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De l'imitation à l'individuation

  • ChloeSalesse
  • 22 nov. 2021
  • 2 min de lecture

Selon Carric (2000), l’imitation est une reproduction consciente ou inconsciente d’un phénomène ou d’un modèle banal (actes, gestes, sons…). Elle est multiple, volontaire ou non, passant par le mimétisme à l’acte moteur complexe. Pour Nadel (2013), il y a trois grands bénéfices à imiter. Le premier est un bénéfice moteur qui, grâce à la reproduction d’actions motrices déjà intégrées, permise par la perception, active la consolidation de « traces motrices » (p. 234) afin de les automatiser. Ensuite, le bénéfice social par l’imitation immédiate permettrait d’inclure les personnes pour faciliter la communication et la socialisation. Enfin, il y a le bénéfice pour la conscience de soi. L’alternance de rôles soit : « imitée » ou « être imité » renforce la différenciation entre soi et autrui. C’est à travers les fonctions de l’imitation que nous renforçons les capacités en termes de plasticité cérébrale.

Grace aux études cliniques, l’imitation semblerait être un outil primordial dans la réappropriation du corps. Le fait de s’approprier et de mettre du sens au vécu corporel de l’autre en l’imitant p


ermet une réassurance et une sécurité interne. Delà, le patient peut avoir recours à une distanciation pour ainsi prendre des initiatives motrices. Il redécouvrira donc son espace corporel qui lui est propre et un sentiment de corporéité grâce aux expériences corporelles. D’après E. Pireyre (2008) , les troubles identitaires peuvent se révéler par l’imitation de gestes, de mimiques ou encore de sons. Selon lui, les composantes communicationnelles induites par l’imitation de l’autre pourraient permettre une réassurance identitaire.

L’imitation est un comportement à la fois de base et témoin des processus psychiques dont l’identification. Elle permettrait de comprendre la constitution de soi et serait un support dans la construction identitaire visant à distinguer le soi de l’autre. Cet espace de transition permet de continuer à « être » tout en découvrant l’environnement. Nous pouvons nous intéresser à l’implication des neurones miroirs (cortex pré-moteur du lobe frontal) dans les phénomènes d’imitations. C’est en 1990 qu’ils ont été découverts par Rizzolati (1999). Au-delà de la communication verbale l’Homme a la capacité de vivre en lui ce qu’il perçoit des autres en les observant. Les réseaux neuronaux s’activent quand nous réalisons un geste mais également lorsque nous voyons quelqu’un réaliser le même geste. Leur activité est considérée comme un mécanisme de « résonnance » qui permet de coordonner les mêmes aires cérébrales entre un acteur et un observateur par un déchiffrage et une appropriation des actions. Les mécanismes miroirs sont aussi liés à l’empathie soit à la capacité de l’être humain à ressentir la même émotion.


Ces capacités sont intéressantes à mettre à profit au sein de la thérapie psychomotrice. Les phénoménologues considèrent que la conscience de soi suppose la connaissance des autres. Ainsi, le geste d’autrui pourrait être le leur. En percevant le corps de l’autre, le patient peut trouver un prolongement de ses propres intentions.

Chloé SALESSE


 
 
 

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